Accueil / Chirurgie esthétique du corps / Augmentation mammaire par prothèses et lipofilling
1h30 - 2h
1 nuit
3 - 6 mois
Les prothèses mammaires en silicone à surface lisse ou microtexturée sont la technique de référence de l’augmentation mammaire chez les femmes qui ne disposent pas d’un stock graisseux suffisant pour envisager la lipostructure mammaire. Les prothèses sont une technique fiable, qui peut s’accompagner éventuellement d’un petit lipofilling complémentaire (technique composite) pour donner un aspect naturel de la poitrine.
Voir la fiche SOFCPRE sur la prothèse mammaire >>
Vous m’avez demandé conseil car vous estimez que le volume de vos seins est insuffisant et que vous pensez que la mise en place de prothèses pourraient améliorer cette situation.
Si votre poitrine est plate ou à peine marquée, c’est en effet la seule solution possible, et nous avons discuté des problèmes posés par les prothèses : résultat immédiat parfait, remarquable, mais risque de détérioration ultérieure.
Si par contre votre poitrine paraît plate car elle tombe un peu, s’est vidée du haut, avec un volume quand même acceptable, même s’il est un peu petit dans votre soutien gorge, c’est l’intervention de correction de ptose par concentration de la glande et ablation de la peau en excès qui est à conseiller. Il faudrait en effet mettre une prothèse d’un volume très important pour éviter l’effet de la chute, et vos seins seraient disproportionnés. Il faut donc concentrer ce qui existe, quitte à mettre en place ultérieurement une prothèse si vous trouvez que ce n’est vraiment pas suffisant. Enfin, dans le cas particulier où vous souhaitez une augmentation modérée sur des seins déjà formés et que vous disposez de quelques rondeurs corporelles, une liposculpture (greffe de graisse autologue ou lipofilling) est envisageable si vous n’avez pas d’antécédents de cancer du sein.
Revenons-en au problème des prothèses, et supposons que vous présentez le cas idéal d’une poitrine plate, peu développée, sans chute.
Les prothèses consistent en une enveloppe très souple et fine de silicone médical polymérisé, remplie soit avec une gelée de silicone, soit avec du sérum. Les prothèses remplies au sérum peuvent être gonflables, car on met alors en place la poche vide que l’on remplit à la demande avec du sérum physiologique, ce qui permet des cicatrices petites.
Un grand débat a eu lieu il y a quelques années au sujet du danger éventuel représenté par l’introduction de silicone dans le corps. On a invoqué la survenue de douleurs, de réactions immunologiques. Dans la mesure où la silicone est un corps parfaitement inerte, qui est déjà utilisé depuis longtemps dans d’autres prothèses corporelles (en chirurgie cardiaque, orthopédique, neurochirurgie), de grandes études statistiques sur les résultats à long terme n’avaient pas été faites par les plasticiens.
A la suite de ces accusations, des études à long terme faites sur plus de 80.000 femmes ont été effectuées. Elles ont montré l’absence de liens entre la mise en place de silicone et l’apparition des troubles décrits qui surviennent donc aussi bien chez des femmes qui n’avaient pas de silicone.
Cependant, en cas de rupture de la prothèse contenant du gel, il faut intervenir pour empêcher le gel de se répandre dans les tissus ; on pourra ensuite remettre une prothèse intacte.
On peut donc utiliser du sérum pour éviter ce risque. On observe cependant quelquefois un dégonflement et des irrégularités. D’autres substances gélatineuses sont à l’étude mais rien ne semble égaler pour l’instant la qualité des silicones.
La réalisation d’un prélèvement de graisse avec une petite canule, véritable liposuccion, permet sa centrifugation et sa réinjection par des incisions minimes. Il s’agit d’une véritable greffe de la propre graisse de la patiente. Il y a un œdème initial de la glande avec des ecchymoses qui disparaissent en un mois, puis une perte aléatoire d’une certaine quantité de la graisse injectée dans les 3 premiers mois. Puis, la graisse qui a pris, demeure. La seule limite à cette technique est le stock de graisse disponible au niveau des zones donneuses (il faut quelques rondeurs, celles résiduelles après une grossesse pouvant être exploitées utilement…), l’intervention pouvant être répétée tous les six mois.
Cette poche se place en arrière de la glande mammaire, sur le muscle pectoral, ou même quelquefois derrière lui. Votre glande mammaire sera donc en avant de la prothèse et pourra donc être examinée normalement, et masquera la prothèse.
J’effectue habituellement l’incision pour la mise en place de la prothèse par l’aréole, à son pourtour inférieur habituellement.
La cicatrice deviendra pratiquement invisible le plus souvent. Parfois, en cas d’aréole petite ou de problème particulier, l’incision pourra être située dans le pli sous-mammaire, incision qui est de plus en plus souvent pratiquée.
L’intervention s’effectue sous anesthésie générale, avec une hospitalisation de 24 à 48 heures.
En cas de liposculpture exclusive, le prélèvement consiste en une liposuccion à la canule fine ( voir chapitre sur les liposuccions). Un panty est donc nécessaire sur les zones donneuses, et une anticoagulation souhaitable si le prélèvement est important. Au niveau des glandes mammaires, la graisse est réinjectée par des toutes petites incisions. La quantité réinjectée ne doit pas être excessive, ce qui s’apprécie par la tension de la peau. les douleurs au niveau des seins sont peu importantes.
Il est possible et souhaitable dans certains cas de combiner une petite liposculpture à l’implantation de prothèses mammaires si l’on anticipe que le bord de l’implant risque d’être visible sur le segment d’un sein où la glande est peu épaisse. Cette liposculpture sera moins anodine à réaliser secondairement avec les prothèses déjà implantées, car le risque de les détériorer après coup, n’est pas nul.
Vous aurez un pansement de maintien à l’élastoplaste pour quelques jours, et ensuite, vous mettrez une soutien-gorge sans armature avec un bon maintien. Vous aurez juste une compresse sur la cicatrice, et le fil faufilé sera retiré 6 à 12 jours après l’opération.
Les suites opératoires ne sont pas particulièrement douloureuses, beaucoup d’opérées ne souffrent pratiquement pas. La première nuit un calmant peut être nécessaire pour atténuer une sensation de tension. Comme je vous l’ai dit, le résultat après l’ablation du pansement sera excellent, la forme sera bonne, le sein souple, la prothèse pratiquement impossible à déceler.
S’il y a eu une liposculpture associée aux implants ou exclusive, les ecchymoses sont souvent importantes. Elles se résolvent progressivement en quelques semaines. Les suites de la liposuccion du site donneur sont habituelles.
Le problème principal lié aux prothèses qui risque d’apparaître ensuite est une réaction cicatricielle autour de l’implant qui se manifeste parfois et qui risque d’aboutir si l’on ne fait rien, à un sein rond et dur.
Ce problème de « coque » autour de l’implant se rencontre plus rarement avec les nouvelles prothèses à surface irrégulière (texturée).
On vous expliquera les soins locaux, les massages, mais en fait, il faudra surtout revenir me voir rapidement si jamais vous sentez au cours des premiers mois un sein durcir. Il est rare qu’il faille ré-intervenir pour rompre la coque chirurgicalement de manière complète. Encore une fois, donc, il faudra peser le pour et le contre. Si votre poitrine est vraiment plate, le risque me paraît justifié, si vous désirez par contre une augmentation sur des seins simplement un peu petits, il faudra bien réfléchir.
Quant au risque de cancer, il ne paraît nullement augmenté, tel que cela ressort de la surveillance des malades opérées maintenant depuis près de 20 ans avec les silicones.
Les prothèses sont la technique de référence pour la reconstruction après cancer du sein. En 2014, certains types de lymphomes rarissimes ont été retrouvé autour de certaines prothèses.
Chirurgie esthétique et plastique reconstructrice
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